(adaption Aznavour "emmenez-moi")
Quand le jour tyrannique assasine mon coma onirique
Je m’agite, névrotique et ressuscite dans un état amnésique
J’arrive à traîner ce corps, que je ne saurais plus voir
Prison de mes remords, masque cache-desespoir
Qui m’enchaîne…
Quand, au détour d’une glace, un face à face fracassant
Me renvoie les traces d’un temps, qui inexorablement
Me gangrène…
Que faudra-t-il que j’ingurgite pour prendre la fuite ?
Pour qu’enfin mon âme lévite et sorte de son orbite…
Délivrez-moi pour que dure la trêve
Pour qu’à jamais le sommeil me préserve
Loin de ce monde où je n’ai que faire
Où mon éveil n’est jamais que calvaire
Lorsque j’erre dans les rues, solitaire, corps et âme en exil
Je me perds dans un monde sans repères terre d’asile hostile
Je laisse traîner mon regard vidé de ne voir que pitié
Sur les mines des passants hagards et en pâtit toute ma fierté
Qui se meurt…
Quand au détour d’un trottoir tu m’apparais enfin Balayant mes coups de cafards de ton sourire, comme un écrin
Salvateur…
Mais hélas en icône mystique tu t’estompes bien vite
Et en moi tout le mal qui m’habite discrètement repalpite
Délivrez-moi pour que dure la trêve
Pour qu’à jamais le sommeil me préserve
Loin de ce monde où je n’ai que faire
Où mon éveil n’est jamais que calvaire.
Vacillant sur ces jambes usées qui ne peuvent plus porter
Qu’une enveloppe toute décontenancée par le poids des années
Je quitte ce monde-chagrin, puni de l’avoir trop aimé
D’avoir trop attendu en vain si ce n’est cette fin préméditée
Qui m’emporte…
Dans ce départ à l’improviste mon cœur voudrait tant que j’emmène
L’image de cette icône fortuite , qu’au loin cette source d’oxygène
Me transporte…
Tout léger d’avoir abandonné ce corps comme une enclume
A mon tour de pouvoir laminer le mal qui me consume…
Délivrez-moi pour que dure la trêve
Pour qu’à jamais le sommeil me préserve
Loin de ce monde où je n’ai su que faire
Mon envol ne fut jamais que salutaire…