Elle dérobe vos robes
Vos fards et vos colliers
Et c'est tout le sol qui se résorbe
Juste sous vos pieds
Son printemps insolent
Fait place à votre automne
Ce tournant fracassant
Qui n'épargne personne
Le coeur en parenthèse
Face à ces premiers émois
Accentue le malaise
Que le corps vous renvoie
Ce corps comme une prothèse
Ne servirait-il qu'à étouffer
Toutes les braises
De ce coeur consummé?
Cette nouvelle jouvencelle
Encore frêle pucelle
S'impose comme une rivale
De son allure fatale
Vous en femme vénale
Vous sortez l'arsenal
Mais vous tirez à blanc
Elle n'est que votre enfant
Pourquoi jalouser sans raison
Votre plus belle création
Remet-elle en considération
Votre pouvoir de séduction?
Cette petite donzelle
Enerve par le même potentiel
Que vous exhibiez
Lors de vos jeunes années
Si vos rides sont profondes
Comme creusées par le temps
Ne sont-elles que blessures immondes
Volant votre charme d'antan
Apprenez à accepter
Ses marques de vieillesse
Afin qu'elles transparaissent
En sillons de sagesse.